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Crise de l'élevage 8.000 dossiers traités à ce jour par les cellules d'urgence

Paris, 29 sept 2015 (AFP) - Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll a indiqué mardi devant l'Assemblée nationale que les cellules d'urgence départementales mises en place dans les préfectures avaient à ce jour apporté leur aide à 8.000 éleveurs en difficulté, avant un débat sur l'avenir de l'agriculture.

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« J'avais évalué le nombre d'exploitations en difficultés autour de 20.000 ce qui semble clairement se confirmer », a déclaré le ministre ajoutant que « 8.000 dossiers ont d'ores et déjà été traités et nous allons poursuivre jusqu'à la fin de l'année pour faire en sorte que l'ensemble des aides qui sont nécessaires pour permettre aux exploitations de passer ce moment de difficulté soient versées ».

L'élevage français (lait, porc et bovin) traverse une profonde crise en raison de la chute des prix en-dessous des coûts de revient des producteurs, qui a poussé le gouvernement à annoncer un plan de soutien conjoncturel aux éleveurs et à chercher des solutions structurelles pour régler les problèmes que traversent les différentes filières.

Le plan de soutien du gouvernement, annoncé fin juillet et complété le 3 septembre, comprenait 100 millions d'euros de fonds d'allègement des charges (Fac) qui ont été débloqués « pour traiter les situations d'endettement bancaire des éleveurs, au travers des cellules d'urgence qui ont été mises en œuvre dans tous les départements dès le mois de février 2015 », a rappelé le ministre. Ces cellules d'urgence départementales regroupent l'État, les banques et la Médiation du crédit, et étudient au cas par cas les dossiers des exploitations les plus en difficulté pour restructurer leurs prêts.

Le ministre a rappelé les autres mesures du plan annoncé en deux temps, fin juillet et début septembre, dont la possibilité pour les éleveurs de demander une « année blanche », c'est-à-dire un report total des annuités bancaires de 2015. Il a également mis en avant les « près de 4 milliards d'euros destinés à l'agriculture et l'industrie agroalimentaire » via le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice) et les baisses de cotisations incluses dans le pacte de responsabilité.

Il n'a cependant pas évoqué le budget 2016 de son ministère, qui doit être présenté mercredi.

Une centaine de députés, dont l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire (LR), ont assisté à ce débat sans vote, convoqué par le gouvernement après des demandes insistantes de l'opposition, en particulier les centristes de l'Udi. Les orateurs de tous bords ont évoqué la « souffrance » voire le « désespoir » des agriculteurs, mais la plupart ont jugé les mesures gouvernementales insuffisantes. Les radicaux de gauche ont plaidé pour un « patriotisme alimentaire », les écologistes pour davantage d'agro-écologie, le Front de gauche pour « arrêter d'aller dans le sens du libéralisme ». Thierry Benoit (Udi) a demandé notamment « un mouvement global de simplification administrative et normative » pour le secteur. « Trop de charges, trop de contraintes normatives », a renchéri Antoine Herth (Les Républicains), critiquant un débat qui « arrive bien tard » et visant à « sauver les apparences ».

Attaqué par Antoine Herth sur sa double fonction chronophage de ministre et de porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll a vivement revendiqué son enracinement dans une circonscription agricole et assuré qu'il fixait son agenda « pour les agriculteurs ».

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